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Les adaptations radio James Bond

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James Bond existe en tant que personnage de romans, de films, de bandes dessinées et de jeux depuis plus de soixante ans. Toutefois beaucoup de fans ne savent peut-être pas qu’il a également eu le droit à ses adaptations radio. Cela s’explique notamment par la barrière de la langue, les adaptions étant an anglais, les fans étrangers n’ont peut-être pas les clés pour les comprendre.

Cette dernière décennie il y a eu une série d’adaptations des romans de Ian Fleming diffusés sur BBC Radio 4 au Royaume-Uni, ce qui comprend la récente diffusion du roman Moonraker en début d’année. Sans composant visuel, l’adaptation radiophonique dépend entièrement des dialogues, de la musique et des effets sonores pour aider l’auditeur à imaginer les personnages et l’action. Aujourd’hui Matthew Kresal vous propose un historique des adaptations radio James Bond qui s’étendent des années ’50 à de nos jours. Il s’agit de l’adaptation française de son article publié sur MI6-HQ.

Premières adaptations

La première adaptation radiophonique de Bond était celle de Moonraker. Elle n’a pas été diffusée sur la BBC mais sur la radio de la South African Broadcasting Corporation dans les années 1950 (l’année exacte est difficile à situer, la fourchette suggérée allant de 1955 à 1958) et fut donc diffusée avant même que James Bond n’ait le droit à son premier film. Bob Holness, qui deviendra plus tard célèbre au Royaume-Uni en tant qu’animateur du jeu télévisé Blockbusters (adapté en France sous le titre de Parcours d’enfer), y joue le rôle de Bond aux côtés des membres du Durban Repertory Theatre. Cela ferait de lui le second acteur au monde ayant joué le rôle de Bond (le premier étant Barry Nelson). Dans des interviews qui ont eu lieu ultérieurement, Holness se rappellera que l’adaptation était diffusée en direct et durait environ une heure et demie. Ayant été diffusée en direct, aucune copie connue de cette adaptation n’existe.

La prochaine adaptation radiophonique de Bond n’arrivera pas avant 1990 avec On ne vit que deux fois, écrit et réalisé par Michael Bakewell. Diffusé sur BBC Radio 4 le 30 septembre, il s’agit d’une adaptation fidèle du livre de Ian Fleming qui inclue également la scène finale du roman Au service secret de Sa Majesté. Cette production mettait en vedette Michael Jayston dans le rôle de James Bond et Clive Merrison dans celui de Tiger Tanaka. Cette adaptation avait également Burt Kwouk (qui était apparu dans les films Goldfinger, On ne vit que deux fois et Casino Royale de 1967) dans un rôle de soutien et une scène à l’aéroport international de Tokyo où Bond rencontre un chauffeur anglophone à la recherche d’un « Monsieur Fleming ». Contrairement à l’adaptation précédente de Moonraker, celle-ci existe dans les archives de la BBC et a été rediffusée périodiquement sur BBC Radio 4 Extra (anciennement BBC Radio 7) ; la diffusion la plus récente ayant eu lieu en novembre 2015.

La série de Jarvis et Ayres

Il a fallu près de dix-huit ans avant qu’un autre roman de Fleming ne soit diffusé sur BBC Radio 4. Quand cela fut enfin fait, il faisait partie des célébrations du centenaire Fleming avec une adaptation du roman Dr No. Cela est venu d’une suggestion de Lucy Fleming (nièce de Ian) et de Jarvis & Ayres Productions (dirigé le couple Martin Jarvis et Rosalind Ayres), avec la permission de EON (qui plus tôt dans la décennie avait décidé de ne pas autoriser une adaptation similaire de Bons baisers de Russie qui serait faite par Big Finish Productions, qui sont connus pour leurs adaptations audio de Docteur Who). C’était initialement destiné à être un simple one-off, avec aucun plan pour d’autres adaptations.

Diffusé le 24 mai 2008 dans le cadre du Saturday Play, le roman a été adapté par Hugh Whitemore et l’adaptation produite par Jarvis & Ayres Productions pour la BBC. Toby Stephens, qui y joue le rôle de Bond avait déjà joué le méchant Gustav Graves dans le film Meurs un autre jour sorti en 2002. David Suchet joue en tant que méchant titulaire, John Standing en tant que M, Peter Capaldi en Major Boothroyd, Lisa Dillon comme Honeychile Rider, avec un caméo de Lucy Fleming en tant que bibliothécaire, son mari Simon Williams en tant que gouverneur par intérim de la Jamaïque, et Jarvis lui-même prenant le rôle de Ian Fleming.

 

Comme l’adaptation de On ne vit que deux fois des années 1990 avant-elle, Dr. No est une adaptation fidèle du roman original de Fleming et a une durée d’environ une heure et demie. Bien qu’il s’agisse d’une adaptation plutôt qu’une simple lecture du roman, pour certains des éléments plus visuels de l’histoire, des fragments occasionnels de narration sont employés par Jarvis qui joue Fleming. Alternativement, les réflexions que Bond se fait à lui-même sont utilisées pour peindre les événements. Whitmore a capturé plusieurs des séquences les plus mémorables du roman, y compris la traversé de Bond dans le parcours du Dr No et la disparition du méchant de la manière que Fleming l’avait écrite.

Bien que cette adaptation radiophonique ne devait pas avoir de suite, le contraire fut décidé et elle est devenue la première d’une série qui perdure encore aujourd’hui. En utilisant le même modèle que celui de Dr. No, Goldfinger a suivi pour Noël 2010 avec toujours Toby Stephens en James Bond, Ian McKellen jouant le méchant principal et Rosamund Pike (Meurs un autre jour) jouant le rôle de Pussy Galore, pour un script écrit par Archie Scottney. Scottney écrira les scénarios de toutes les adaptations Bond de Jarvis & Ayres qui ont suivi : Bons baisers de Russie en 2012 et Au service secret de Sa Majesté en 2014. Avec le retrait du volet Saturday Play, d’autres adaptations ont été diffusées dans un autre cadre avec Les diamants sont éternels en 2015 et Opération Tonnerre en 2016.

Le casting de Goldfinger.

Le casting de Goldfinger.

Le casting comprenait à la fois des acteurs récurrents et de nouvelles têtes. Toby Stephens a continué à jouer le rôle de Bond, John Standing et Janie Dee ont repris leurs rôles de M et de Moneypenny. Lisa Dillon jouera plusieurs des rôles principaux comprenant Tracy, Tiffany Case, et Domino pendant qu’Olga Fedori a joué Tatiana Romanova. Peter Capaldi (qui a pris le rôle-titre dans la série télévisée Docteur Who de la BBC à la fin de 2013) a été remplacé par Julian Sands dans le rôle du Major Boothroyd. Josh Stamberg est apparu en tant que Felix Leiter dans Goldfinger, Les diamants sont éternels, et Opération Tonnerre. Alfred Molina a joué Blofeld dans Au service secret de Sa Majesté et Opération Tonnerre.

Moonraker Katherine Kingsley

Au début de l’année, c’est Moonraker qui a eu le droit à une nouvelle adaptation radio par Jarvis & Ayres le 31 mai 2018. Toby Stephens y joue Bond pour la 007 eme fois tandis que Samuel West lui donne la réplique en tant que Hugo Drax, et Katherine Kingsley remplace Lisa Dillon en tant que Gala Brand. Il s’agit d’une adaptation fidèle qui opère toutefois quelques changements : par exemple celle-ci commence par un discours prononcé par Winston Churchill à la Chambre des Communes, détaillant la construction du Moonraker, le premier missile nucléaire britannique, construit par Drax. Vous pouvez retrouver une critique de cette adaptation à cette adresse.

Moonraker_official_banner_(BBC_Radio_4)

MAJ : le 4 mai 2019 la BBC diffussait une nouvelle adaptation par Jarvis et Ayres : Vivre et laisser mourir. Bond y est toujours joué par Toby Stephens tandis que Kevin Daniels assure celui de Mr Big, Rutina Wesley celui de Solitaire, Michael A. Shepperd celui de Quarrel et Michael A. Shepperd celui de Tee-Hee. Le rôle de Tee-Hee a d’ailleurs été étendu tandis que les éléments racistes du roman ont complètement disparus de cette adaptation.

Source : Radio Play History de Matthew Kresal pour MI6-HQ.

Vivre et laisser mourir : la critique du comics (2019)

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On aurait pu croire que Dynamite aurait appris de ses erreurs avec le comics Casino Royale (2018). Mais non : tout comme son prédécesseur, Vivre et laisser mourir aura vu sa date de sortie inlassablement repoussée d’une semaine (et ce chaque semaine) depuis septembre avant d’ENFIN sortir discrètement le 18 décembre dernier. Si ces reports hebdomadaires ont plus exténuer les fans, ceux-ci seront toutefois ravis que les délais ne furent pas la seule chose qui fut reprise de Casino Royale : en effet les qualités présentes de ce dernier se retrouvent fort heureusement aussi dans Vivre et laisser mourir !

Alors pour ceux qui ne se rappelleraient pas des grands points forts de la précédente adaptation Casino Royale (dont la critique se trouve toujours ici), il s’agissait du fait que la BD était extrêmement fidèle à l’œuvre originale, n’était pas radine en contenu et que quasiment l’intégralité du texte était écrit par Ian Fleming lui-même. On retrouve dans ce comics Vivre et laisser mourir la même formule gagnante : en même temps il faut dire que le script de l’adaptation est signée par la même personne : Van Jensen.

Ainsi le lecteur se retrouve avec un comics de pas moins de 184 pages dans lequel il y a pas mal de texte à lire, texte tiré mot pour mot du roman de Fleming (1954) et non de l’imagination de Van Jensen (enfin à quelques exceptions près comme on le verra plus tard dans cette critique). Une immensité de scènes et détails ont été repris et au final il ne manque pas de choses importantes ou moins importantes du roman (à part peut être une précision comme quoi Blabbermouth s’excuse auprès de Leiter pour l’avoir tabassé) : le roman n’a pas été charcuté. Après bien sûr tout le monde n’aimera pas cette immense quantité de texte à lire (sachant qu’en plus on a l’impression que cette montagne de bulles interfère avec les illustrations en les cachant ou en ne préférant pas une narration plus visuelle).

Maintenant que vous savez que l’on est à nouveau face à une adaptation des plus fidèle, il serait bon de rappeler l’intrigue du Vivre et laisser mourir littéraire (qui est somme toute différente de celle du film avec Roger Moore, malgré certaines similitudes). James Bond s’envole pour New York où il doit rencontrer son ami de la CIA Felix Leiter et des agents du FBI. Cette nouvelle mission en collaboration avec les services américains a pour objet l’enquête sur un certain Mister Big, criminel à la fois leader d’une secte vaudou mais aussi agent du SMERSH aux États-Unis. Il semblerait que cet homme ait découvert un trésor pirate en Jamaïque et qu’il l’écoulerait afin de financer des activités soviétiques. Des clubs de jazz à Harlem aux Caraïbes en passant par les Everglades, 007 devra se battre contre un adversaire puissant et fera la rencontre de la belle Solitaire, une sorte de voyante à la solde de M. Big…

La plus grosse interrogation que soulevait cette nouvelle adaptation de Vivre et laisser mourir était comment allait être traités les nombreux passages racistes du roman sachant que Van Jensen disait en interview qu’il n’était pas du tout à l’aise avec et voulait les supprimer. Maintenant que l’on a plus mettre la main sur la BD on constate que la bonne surprise est que bien qu’ils aient été altérés, le biais de Fleming reste tout de même présent. Alors n’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dit : bien sûr le racisme n’est pas quelque chose de bien, mais la censure non plus (pour l’auteur de cette critique les bons comme les mauvais cotés du roman doivent être montrés indifféremment et l’on ne devrait pas faire comme si ces choses n’avaient jamais existé, et ce notamment pour être le plus fidèle possible à l’œuvre d’origine).

Alors de manière concrète comment cela se présente dans la BD ? Il faut déjà savoir que le mot « negro » qui apparaît souvent dans le roman (environ 112 fois pour l’anecdote) apparaît également souvent dans le comics (exemple sur l’illustration ci-dessous). Toutefois étrangement à certains moments, bien que présent en quantité dans la BD, le mot est remplacé dans certaines bulles par « man » ou alors un « negress » est altéré en « black woman ». Après observation un schéma semble se dégager : en général les mots « negro » des bulles de dialogues entre personnages semblent conservés tandis que ceux des bulles de descriptions sont changés en « man ». De même si le comics reprend la division en chapitre du roman, il est à noter que le titre du chapitre 5 (« Nigger Heaven » dans l’œuvre original) est ici malheureusement altéré en « Seventh Avenue » (qui était le titre alternatif du chapitre utilisé dans les éditions américaines du roman avant 2002).

Si on constate que le mot « negro » a tout de même survécu, il est à noter qu’en revanche, le grand nombre de dialogues dans lesquels Fleming orthographie mal les phrases prononcées par presque tous les personnages noirs afin de donner l’impression qu’ils ont un accent ont purement et simplement tous été correctement réécrits dans la BD. À titre d’exemple pour illustrer : le dialogue « Whaddya mean yuh jes talked wit him ‘n New York? Ah jes seen his gal ‘n a Clear-water cab » du roman devient ainsi « What do you mean you just talked with him in New York? I just seen his gal in a Clearwater cab » dans la BD ; ou encore « Take da Limey up. Yuh go ‘long wid em. Da other guy stays wid me » qui devient « Take the Limey up. You go along with him. The other guy stay with me ».

En dehors du racisme, il est agréable de constater que le roman n’a pas subi d’autre censure : en effet sexisme, violence et cigarettes restent présents tout comme de la nudité puisque la BD nous offre quelques visuels de seins et de fesses (dont celles de Bond !) bienvenues.

En parlant de visuel il est temps de parler des illustrations de la BD puisque c’était aussi là où elle était attendue au tournant dans la mesure où le comics change d’illustrateurs par rapport à Casino Royale : Dennis Calero et Chris O’Halloran cédants en effet leurs places à Kewber Baal (dessins) et Schimerys Baal (couleurs).

Là où son prédécesseur avait une palette de couleurs tournant souvent autour du bleu et du violet et des tons un peu ternes/froids : Vivre et laisser mourir laisse place à la couleur ! Les couleurs sont d’avantages vives, diversifiés et réalistes, ce qui est une très bonne chose à mon sens, bien que l’ont ait certes moins l’impression d’époque/vieillot que dans Casino Royale. Dans l’ensemble les illustrations de la BD sont des très bonnes factures avec pas mal de détails, peut-être pourrait-on lui reprocher un certain manque de fantaisie dans les formes et les dispositions des cases qui restent sommes toutes assez classique du début à la fin ?

Les reproches qu’on lui fera de manière plus certaine concernent le visage de Bond : je n’arrive pas à trouver à qui il me fait penser, mais pas certainement pas à Bond (à la décharge des illustrateurs il faut dire que le coté coupe militaire imposée par le roman n’aidait pas). Un autre reproche c’est que parfois la description des bulles de texte et les illustrations se contredisent, tout en s’éloignant du roman (exemple : le texte nous dit que la combinaison de plongée de Bond est noire tandis que sur les images à côté elle est blanche, ce qui la fout mal). Le plus gros problème de ce dernier point étant que le roman et le texte de la BD insistent sur le fait que la peau de M. Big est grisâtre (à cause d’un problème au cœur) mais presque à aucun moment sur les illustrations sa couleur de peau n’a l’air ainsi ou ne serait-ce que différente de celles des autres personnages de couleurs.

Parmi les éléments très réussis on peut noter le physique de Solitaire (notamment sa chevelure), les scènes sous-marines et la violence assez explicite et bien gore. La « Bond vision » (petit texte sur l’image qui nous montre les pensées de 007 quand il analyse des choses) est toujours présente et agréable. Si on appréciera que la mort horrible du méchant est bien détaillée, on pestera un peu plus sur le passage où Bond se fait casser un doigt qui commençait bien avant de finir par se faire hors de la vue du lecteur. Mon autre regret est l’absence d’un plan montrant bien l’ascenseur de la table Z.

Tout ceci ne reste que des détails et en parlant de détails, je vous laisse apprécier la façon dont la BD a été adaptée par rapport au roman en comparant une scène à travers les deux œuvres :


Il [Leiter] était dépassé par la situation. Oubliant Solitaire, il entraîna presque Bond à travers la porte. Au dernier moment il se souvint de la fille et la saisit avec son autre main avant de la tirer elle aussi, claquant la porte avec son talon si bien que le « J’espère que vous passerez un agréable… » de Mme Stuyvesant fut guillotinée avant « séjour ».
Une fois à l’intérieur, Leiter ne pouvait toujours pas les accueillir. Il resta debout, regardant l’un et l’autre, bouche bée.
Bond laissa tomber sa valise sur le sol du petit hall d’entrée. Il y avait deux portes. Il ouvrit celle de droite et la retint pour Solitaire. C’était un petit salon qui faisait toute la largeur du cottage et donnait sur la plage et la mer. Il était agréablement meublé avec des chaises de plage en bambou tapissées de caoutchouc mousse et recouvertes d’un chintz d’hibiscus rouge et vert. Des tapis de feuilles de palmiers recouvraient le sol. Les murs étaient d’un bleu œuf de canard et au centre de chacun d’eux se trouvait une impression couleur représentant des fleurs tropicales dans un cadre en bambou. Il y avait une grande table en bambou en forme de tambour avec un dessus en verre. Elle contenait un vase de fleurs et un téléphone blanc. Il y avait de larges fenêtres faisant face à la mer et à leur droite une porte menant à la plage. Des jalousies en plastique blanc étaient à demi baissées sur les fenêtres pour atténuer les reflets du sable.
Bond et Solitaire s’assirent. Bond alluma une cigarette et jeta le paquet et son briquet sur la table.

Soudain le téléphone sonna. Leiter sorti de sa rêverie, franchis la porte et prit le combiné.
« C’est moi », dit-il. « Passez-moi le lieutenant. C’est vous, lieutenant ? Il est là. Il vient juste d’arriver. Non, en un seul morceau ». Il écouta un moment puis se tourna vers Bond. « Où as-tu quitté le Fantôme ? » demanda-t-il. Bond le lui dit. « Jacksonville », dit Leiter au téléphone. « Oui, je lui dirais. Sûr. Je vais lui demander les détails et vous rappeler. Pouvez-vous rappeler le bureau des Homicides ? J’apprécierais certainement. Et New York. Merci beaucoup, lieutenant. Orlando 9000. D’accord. Et merci encore. Au revoir ». Il a posa le combiné. Il essuya la sueur de son front et s’assit en face de Bond.
Soudain, il regarda Solitaire et sourit en s’excusant. « Je suppose que vous êtes Solitaire », dit-il. « Désolé pour l’accueil grossier. Ce fut une sacrée journée. Pour la deuxième fois en près de vingt-quatre heures environ, je ne m’attendais pas à revoir ce type. Il se retourna vers Bond. « Okay, pour continuer ? », il demanda.
« Oui », dit Bond. « Solitaire est de notre côté maintenant ».

-Chapitre 12

(J’avais choisi cette scène en particulier avant même de lire la BD donc pas de triche. On constate en comparant que beaucoup de détails sont repris mais que quelques éléments sont différents comme le fait que Leiter soit assis au lieu de debout. Les dialogues de ce passage ne sont pas forcément représentatifs de la BD : sur cette page il y a tout alors que souvent, et c’est logique, des parties de texte sont raccourcies/absentes pour raison de place et narration visuelle).

Pour conclure, ai-je vraiment besoin de préciser que la couverture de la BD réalisée par Fay Dalton est absolument sublime ? L’idée de reprendre le concept de cartes de tarot du film (alors qu’elles n’existent pas dans le roman et que les cartes de Solitaire sont très anecdotiques dans ce dernier) étant de base très bonne.

Au final Vivre et laisser mourir est le digne successeur de Casino Royale, les illustrations mettent la barre encore plus haut, le script suit parfaitement le roman et bien qu’il ait été atténué, le coté raciste du roman n’a pas été passé totalement sous silence. S’il était sorti un peu plus tôt (histoire que les premières critiques aient eu le temps de voir le jour), si les incessants délais n’avaient pas fait que l’ont croyait plus qu’il allait sortir à la date nouvellement annoncée, et si un minimum de promotion avait été assuré (je doute que beaucoup sachent qu’il est enfin sorti), cela aurait été le cadeau de Noël que tout bon fan aurait dû recevoir sous son sapin (beaucoup plus riche et intéressant que tous produits dérivés sans intérêt de la boutique officielle 007). Seul petit bémol : comme toujours aucune annonce pour une traduction française et ce alors que l’anglais de ce comics n’est pas forcément le plus abordable (et en parlant de traduction FR : sachez que Delcourt a enfin annoncé et daté celle de Casino Royale pour le 1er avril 2020).

Nos précédentes critiques de comics :

Pour aller plus loin :
Les différents comics et strips James Bond
Vivre et laisser mourir : la critique du manga de 1964


Une biographie de Ian Fleming en français vient de paraître

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Probablement passée sous le radar de nombreux fans français, une biographie en français sur Ian Fleming sort aujourd’hui aux éditions Perrin.

Ian Fleming – Les vies secrètes du créateur de James Bond est écrit par l’historien Christian Destremau. Connaisseur de la culture britannique et de la Seconde Guerre mondiale, il a par le passé rédigé une biographie de Lawrence d’Arabie, de Louis Massignon (qui a remporté le Prix de biographie de l’Académie française) et d’autres livres tels que Le Moyen-Orient pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore Churchill et la France.

Une très bonne nouvelle pour les fans français non-anglophones de l’agent 007. En effet s’il existe de très bonnes biographies en langue anglaise du créateur de James Bond facilement trouvables, en français c’est une autre histoire : la traduction française de The Life of Ian Fleming de John Pearson (intitulée La vie de Ian Fleming) étant un livre très difficile à se procurer (rare que des exemplaires soient vendus sur internet).

Le résumé officiel (un peu corrigé par nos soins) est le suivant :

Alors qu’un nouveau volet des aventures de James Bond sortira en novembre 2020 on ne sait quand, l’intérêt autour de son créateur, Ian Fleming (1908-1964), n’a cessé de grandir, porté par une question lancinante : a-t-il été lui-même un des modèles de 007 ?

Né dans une famille écossaise fortunée, entouré de personnalités au caractère bien affirmé, Fleming, après une éducation des plus classiques, va longtemps chercher sa voie : un début de carrière militaire avorté, un passage très important chez Reuters, où il apprend à écrire simplement et rapidement, quelques années dans la banque… il est voué semble-t-il à un avenir relativement médiocre, dont le préservent d’une certaine façon ses succès féminins, qui en feront une sorte de roué. La guerre est le vrai déclic : Fleming rejoint le renseignement naval, où il imagine les plans les plus audacieux et se fait remarquer par sa capacité à résoudre les problèmes comme par le peu de respect qu’il manifeste pour la hiérarchie. Immédiatement après-guerre, il recommence à vivoter, entre piges journalistiques et séjours à la Jamaïque où il acquiert fait construire une maison en 1946 : « Goldeneye ».

Fleming entre en littérature un peu par hasard, en 1952, entamant une décennie d’intense création, livrant, coup sur coup, une dizaine d’épisodes de James Bond – le premier en 1953 : Casino Royale. Mêlant aventures exotiques, intrigues, “méchants” invraisemblables, torture, sadomasochisme, séduction et sexe, le genre est totalement renouvelé et séduit un public de plus en plus nombreux. Dès la fin des années soixante, James Bond est un produit d’exportation majeur, un élément du “Soft Power” : il contribue, au même titre pourrait-on dire que la monarchie, au prestige mondial du Royaume-Uni. Son influence est telle que, dans le contexte de la guerre froide, l’on en vient à se demander s’il n’a pas même influencé la politique étrangère de l’Angleterre et des États-Unis…

Christian Destremau, fort de sa grande connaissance de la culture britannique, brosse avec maestria le portrait intime de ce génie créateur dont le héros, d’épisode en épisode, continue à fasciner des millions de personnes.

Le livre fait 352 pages et est des disponible en version papier (23,50 €) et numérique (16 €). Il devait à l’origine sortir en avril mais fut repoussé quand No Time To Die fut reporté à novembre. Un extrait peut être trouvé ici. Si des lecteurs veulent écrire une critique du livre pour le blog, n’hésitez pas à vous manifester (j’ai déjà d’autres lectures sur le feu).

De même vous serez peut-être également intéressé d’apprendre qu’hier est enfin sortie la traduction française de l’excellente BD Casino Royale de 2018 (voir notre critique), aux éditions Delcourt.

Les romans James Bond auront le droit à leurs adaptions française en livre audio en 2022

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Ce jeudi est paru de façon discrète (pour ne pas dire totalement invisible) une version livre audio en langue française du premier roman de James Bond, Casino Royale, chez Amazon (Audible). Mieux encore ce sont (presque) l’intégralité des romans (et nouvelles) de Bond écrits par Ian Fleming qui paraîtront sous forme de livre audio français tout au long de cette année 2022 !

Narré par la voix de François Montagut, le texte des ces audiobooks reprendrons malheureux celui des traductions françaises de Plon qui datent des années 60. Une réactualisation des traductions au goût du jour n’aurait pourtant pas été de trop (non pas pour y inclure du politiquement correct cancérigène, mais pour avoir des traductions plus proches de la langue originale que le sont certaines traductions d’époques).

Chose intéressante, à l’achat des versions audibles (ou du moins pour celle de Casino Royale), une version e-book du roman semble être offerte : « lorsque vous achetez ce titre, le fichier PDF qui l’accompagne sera disponible dans votre confirmation d’achat envoyée par mail ainsi que dans votre bibliothèque, depuis votre ordinateur », peut-on lire sur Amazon.

Petit extrait de Casino Royale sur notre chaîne Youtube :

La liste des audiobook à paraître :

Notez qu’aucune version du roman Au service secret de Sa Majesté n’est prévue (problème qui semble être inhérent à celui qui empêche la réédition du roman texte en France) et qu’il semble que la nouvelle 007 in New York ne soit toujours pas inclus au recueil Meilleurs vœux de la Jamaïque





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